L'Arbitraire.

in-16, en feuilles, couverture rempliée, non paginé (15 p). Édition originale [Naville 458]. Un des 38 exemplaires numérotés sur Bulle.Gide séjourne en Italie avec sa fille en avril 1947. Immobilisé par le mauvais temps et la fatigue, l’écrivain s’essaie à l’improvisation pour échapper à l’ennui. Cultivant son goût du saugrenu, il imagine dans cette pochade une sorte de huis-clos infernal entre un comte autoritaire réputé fou par sa femme, une comtesse désespérée déclarée stupide par son mari, un abbé lâche, etc… Le drame se noue lorsque le fils tue ses perruches adorées : « le geste inconsidéré, qu’il accomplissait en dépit de lui, venait de l’initier au plaisir. » Gide de nouveau s’amuse aux dépens des aristocrates, des curés, des familles, dans la veine des Caves, renouvelant la thématique de l’acte gratuit. Épisode charmant, parfaitement construit, l’Art-bitraire (orthographe initiale voulue par Gide) garde l’élan et la légèreté d’une facétie écrite au fil de la plume. Il est paru en mai 1947 dans le journal Combat, avant de faire l’objet de l’une des premières publications du jeune Jean-Jacques Pauvert.