Lettre autographe signée (Paris le 20 juillet 1862, 43 rue de la Ville l'Evêque, une page in-4, fentes aux pliures).

Pris dans de sempiternels démêlés d'argent, le poète cherche à placer un exemplaire des ses oeuvres :"J'ai tenté un emprunt littéraire ; il n'a pas été rempli ; je reviens avec confiance à mon travail qui ne m'a jamais trompé. Vous en trouverez ci-joint les conditions modifiées de manière à ce que le prix en soit insensible.Je n'ignore pas ce qu'il y a d'inusité et d'étrange dans le mode que j'emploie auprès de vous ; il peut paraître à la fois où trop présomptueux ou trop humble à un écrivain d'engager lui-même à l'acquisition de ses oeuvres. Je le fais cependant parce que cette inconvenance apparente et très pénible est pour moi un devoir absolu imposé par des causes qui n'ont rien que d'honorables et qui se justifieront d'elles même. Je n'ai pas d'autres moyens dignes de vous et de moi de payer ma dette à ceux qui souffrent de mon insolvabilité présente ; je dois les satisfaire avant de mourir avec le prix de toutes les lignes que j'ai écrites dans ma laborieuse vie. Puisse ce motif vous encourager à me seconder dans mon travail : en y souscrivant ne pensez pas moi, pensez à l'objet de mes efforts ; que mes oeuvres soient appelées à occuper dans votre bibliothèque une place à part indépendante de leur mérité, la place qui vous retrace à vous même le souvenir d'un bienveillant concours et d'un généreux désintéressement."