COCTEAU (Jean).
Lettre autographe signée adressée à Philippe Erlanger.
1 page in-4 signée "Jean", Saint-Jean-Cap-Ferrat, 12 juillet 1951. "Vous avez fait ce prodige d'équilibre entre la fable et l'histoire. Vous avez mis en oeuvre ce vrai, cette vérité que Goethe oppose à a réalité. Peut-être cela vient du secret de votre coeur. Après moi Francine Weissweiller s'est jetée sur le volume. Elle pense comme moi et me charge de vous le dire. Ma pièce était plus bête que le personnage, désastre glorieux, par bêtise anglaise. La seconde parte (Les Flottes) est inimaginable. On ne saurait accorder mieux ni employer mieux les mots (avec une exactitude qui est le chiffre des poètes). Puis-je (moi qui ne demande jamais rien) et maintenant que le même ami Henriot est au pouvoir, vous demander une étrange faveur ? Il m'est difficile de porter un ruban rouge fort tardif lorsque des Jouvet et des Carco portent la cravate. Ne pouvez-vous obtenir qu'on me fasse monter en grade. J'ai accepté un cadeau (je n'ai rien sollicité) et ce cadeau me gène. Pardonnez-moi une requête qui me ressemble si peu. Je préfèrerai le diamant à forme d'ancre..." En post-scriptum il se réjouit que la pinacothèque de Munich organise une grande exposition de ses toiles et de ses tapisseries. "C'est l'Allemagne qui se charge de ce festival, mais elle aura besoin de l'appui des Beaux-Arts". Philippe Erlanger était en charge de la politique culturelle de la France, quelques années avant la création du ministère de la culture.
Taxes incluses.
Frais de port calculés à l'étape de paiement.
Livre disponible à Paris