BATAILLE (Georges).
Les Fronts des vieux. Poème autographe.
1 page in-4 à l'encre, vers 1918. Brouillon autographe de deux poèmes, l'un de six vers, entièrement raturé (et sans doute inachevé), l'autre de quatre quatrains en alexandrins, intitulé "Les Fronts des vieux". C'est le seul document connu attestant des recherches poétiques de Georges Bataille dans sa jeunesse, selon son biographe Michel Surya : "Il a dû exister des poèmes de jeunesse de Bataille. Un seul a pu être retrouvé parmi les papiers ayant appartenu à sa cousine Marie-Louise : 'Les fronts des vieux'. Il est inédit et, sans doute, est-ce mieux ainsi." (Georges Bataille, la mort à l'oeuvre. Paris, Séguier, 1987, p. 38)D'inspiration parnassienne, le poème décrit la physionomie des paysans auvergnats burinée par les rigueurs du climat : "Quand le vent sur la neige abattue dans la nuit / Fait un ravage rude et froid sur les plateaux (...) Rien n'est plus en son lieu qu'un front barré de rides / Fronçant des yeux riants sous le chapeau bourru (...) Fronts du paysan fruste et du paysan vieux / Dont l'âme est souvenante et le corps est cassé". Une dédicace empruntée à Beethoven et placée en exergue, "An die Fernen geliebten" (aux êtres chers éloignés), laisse penser que Bataille a composé ce poème, soit pendant sa mobilisation en 1916, soit aux premiers temps de son installation à Paris en 1918. Document unique.
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